Journal

Écrire avec ardeur.

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Sujet 1: Station balnéaire.

Sujet 2: Carte postale de l’enfer.

Zoutelande

Lorsque nous sommes arrivés dans la soirée à notre lieu de vacances, nous avons aidé ma mère à ouvrir à la porte de la petite maison, pendant que mon père commençait à ouvrir le coffre de la voiture et à décharger nos bagages. Nous avions moins roulé que d’habitude, cet été nous allions vers le Nord, nous avait raconté mon père, car nous étions invités à un mariage à Anvers au milieu de l’été. Ma mère avait préparé une jolie petite chemise pour chacun et les avaient étendu l’une sur l’autre sur la plage arrière de la voiture avec défense de la froisser. Enfin arrivés, nous avions sauté hors du véhicule, nous étions délivrés de sa parole qui nous avait tétanisé, heureusement la route avait été courte. La nuit était bien avancée. Nous avons aidé à ranger nos petites affaires, puis ma mère nous a proposé de sortir voir la mer. Nous avons monté une dune de sable et là nous avons entendu le bruissement des vagues le long de la grève. Un restant de rayon de soleil traçait dans l’horizon un trait inégal et délicat. Nous avons marché sur un chemin au dessus de la dune, en silence, silencieux, à la recherche des étoiles, puis nous sommes revenus. Mon père dormait déjà.
Dès le lendemain matin, nous sommes allés à la plage, à pied, et le midi j’ai tout de suite été malade, ma tête tournait, ma peau brûlait. Trop de soleil m’a dit ma mère, tu resteras à la maison le temps qu’il faudra. Me voyant inquiet d’aller dormir tremblant et frigorifié après tant de chaleur, elle m’a promis d’aller me louer un vélo pour mon réveil. Je me suis forcé à dormir malgré le poids des draps qui me semblaient collant et le soleil qui essayait d’entrer par les persiennes fermées.
Lorsque je me suis réveillé, j’étais seul dans la maison vide. J’ai trouvé ma casquette et ai décidé de sortir rejoindre ma famille. Devant la porte, posé sur le mur, se trouvait un petit vélo au vert écaillé. Je l’ai tout de suite enfourché, pensant que ce sera un bon moyen de retrouver mes parents. J’ai commencé à pédaler dans les petites rues pavées, j’ai tout de suite été happé dans un flot de cycliste qui semblaient aller quelque part, il fallait que je les suive, ils roulaient doucement et parlaient une langue guturale, inconnue, peut être de l’allemand. Je savais que nous étions au bord de mer, dans un village que les allemands fréquentaient énormément pendant l’été. J’étais préparé à me faire des amis dans d’autres langues. Mais pour le moment je continuais à suivre le flot, à regarder à gauche et à droite à la recherche de mes parents et de mes frères, je longeais des terrasses de café, des magasins avec des cartes postales, puis un vendeur de frites, une série de maisons un peu comme la nôtre, puis bientôt je revenais à mon point de départ, sans avoir trouvé mes parents. Je recommençais une seconde fois, inquiet et seul, entouré de ces familles qui n’étaient pas la mienne. Après un deuxième cercle infructueux, je choisissais de suivre d’autres vélos, une autre route qui m’emmena vers d’autres petites maisons, celles là non plus au bord d’une route pavée mais sur une rue en bitume, puis qui me mena à traverser une route , à éviter les voitures, et ainsi je me retrouvais sous les arbres, à pédaler, enfin seul. Après un certain temps je m’arrêtais devant un cheval, seul, solide, les pieds plantés dans de la terre noire et compacte, comme une image de mes livres de lecture ou comme les films sur temps passé que parfois l’on nous bligeait à regarder à l’école. J’entendis les aboiements puissants d’aun chien. Je pris peur , retournais mon vélo et fis le chemin à l’envers. Je me retrouvais bientot à un carrefour dont je n’avais pas souvenir, pris un chemin au hasard, une fois à droite , ou à gauche, et pédalais, toujours la tête levé, de plus en plus inquiet de ne pas retrouver mes parents. Je passais à côté d’une station service, j’entendais de plus en plus de voitures, j’arrivais meme à une ville, rebroussais à nouveau chemin. Au bout d’un certain temps. je m’arrêtais pour me cacher dans un bosquet. Une très vieille femme s’arrêta à mes côté sur la route. Elle était habillée de haut en bas en noir, d’un tissu lourd et ample, sur sa tête une sorte de corne blanche, à ses oreillles autour de sa tête rectangulaire, des bijoux torsadés et dorés… Je n’avais jamais vu une femme ainsi habillé, sauf peut être quand des femmes dansent dans des costumes des régions à la télé, qu’on voyait juste avant d’aller se coucher. Elle commença à me parler, j’avais l’impression d’entendre encore le chien aboyer, je ne comprenais rien, j’étais perdu.