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Écrire avec ardeur.

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Il fait froid et sec dans la cour de l’école et nous jouons autour du grand arbre. Le sol est jonché de feuilles en forme de petits haricots marrons, courbes, avec à un bout, une sorte de renflement sphérique de la taille d’un ongle. Ces apparitions végétales un peu rigides de l’automne, font notre joie.

On les prend on les lance en l’air et ils se mettent à tomber, en tournant si vite que leur chute est ralentie et virevoltante.

  • Ce sont des hélicoptères.
  • Comment? Ah bon. Tu es sûr?
  • Mais si, ça s’appelle comme ça je te dis.

La classe est rentrée. La maîtresse pose des questions.

  • Qu’est-ce c’est qu’une côte?
    Anoraks qui froissent, petite chaise qui grince, silence gêné.
  • Quelqu’un connait ce mot?
    Je lève la main. “C’est comme une pente, Madame”.
    La maîtresse fronce les sourcils.
  • Mais non, pas du tout.
    Des camarades devant moi tournent la tête devant moi, ils essaient de capter mon regard.
  • C’est pareil, Madame, je vous promets. Une côte c’est une pente, c’est pareil.

La maîtresse tourne la tête vers les autres et nous dit qu’une côte c’est ce qu’il y a à l’entrée de l’école.
D’ailleurs nous allons aller l’observer.

Tous les enfants de ma classe se lèvent, en bruit ils vont dans la cour, moi au milieu d’eux. Près de l’arbre, se trouve une route goudronnée inclinée qui se termine vers la porte d’entrée de l’école.

“Les enfants, vous voyez c’est une côte ça.” Elle gravit l’asphalte et se tourne vers moi. “Es-tu d’accord?”

“Madame si vous vous retournez, la côte, vous voyez, elle devient une pente”.

On entend le froid voler.

“C’est bien, je te comprends. Maintenant, vous autres, ne l’écoutez pas”

Je regarde le sol jonché d’hélicoptères. J’ai envie de les lancer en l’air.